Apprentissage
De l’agent au manager : les métiers de la sécurité se professionnalisent
26 mai 2025Prévention des risques, surveillance, protection rapprochée… Que veut dire être agent de sécurité aujourd’hui ? Les métiers de la sécurité changent et offrent des perspectives d’évolution de carrière loin d’être négligeables. Le point avec des professionnels du secteur.
« Agent de sécurité ? C’est un métier de gros bras ! » Les clichés ont la vie dure. Pourtant, le secteur a connu de grandes évolutions, au cours des quinze dernières années, tant sur le plan de la réglementation que de la formation. « Le contenu du métier et les besoins des clients changent au gré de la loi, voire même du contexte géopolitique », constate Laetitia Hamon, présidente de l’agence de sécurité Girso, à Châteaubriant.
Centres commerciaux, hôpitaux, sites industriels, musées, salles de concert, festivals… Les agents de sécurité officient sur des terrains aussi divers que leurs missions. « Aujourd’hui, un agent de sécurité doit, entre autres, savoir gérer le conflit, maîtriser les normes de sécurité, la législation et la réglementation » assure Antoine Hébert, diplômé de l’iA, aujourd’hui salarié au sein de Girso. « Aucune journée ne se ressemble ! »
Les bonnes cartes en main
Côté formation, si rien n’oblige une personne tentée par les métiers de sécurité privée à passer un diplôme, il lui faudra a minima avoir atteint l’âge de 16 ans révolus au moment de l’entrée en formation, disposer d’un casier judiciaire vierge, justifier de sa maîtrise de la langue française et surtout, détenir une carte professionnelle délivrée par la Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS). Pour décrocher ce précieux sésame – le Titre à finalité professionnelle d’agent de prévention et de sécurité (TFP APS) – il est nécessaire de suivre une formation d’une centaine d’heures.
« Le TFP APS est également un préalable pour accéder à la formation en alternance, indique Hachim Saadi, formateur référent Sécurité au sein de l’iA. Au-delà de l’acquisition des bases solides, la poursuite d’étude dans la sécurité est une voie intéressante si l’on souhaite, un jour, faire évoluer sa carrière. Du CAP au Bac +2, nous encourageons nos apprenants à aller aussi loin qu’ils le souhaitent. D’autant que les entreprises demandent toujours plus de profils formés. »
Poser les bases
Le CAP pose des bases solides. « Les apprenants sont dans la totale découverte du métier, souligne Hachim Saadi. Ils se familiarisent notamment avec la palpation, la définition d’un circuit de ronde, le code du travail, le code pénal et, bien évidemment, la gestion de conflit. La formation prend également en compte les compétences nécessaires à un certain nombre de certifications comme le Service de sécurité incendie et d’assistance aux personnes, le Premier secours en équipe ou encore Sauveteur secouriste du travail. »
A partir de là, l’apprenant peut exercer ses fonctions, et pourquoi pas, se spécialiser en suivant des modules de formations complémentaires ou en passant des concours qui peuvent lui ouvrir les portes de la sûreté aéroportuaire, de la fonction publique, de l’intervention sur sites sensibles, etc.
Monter en compétences
Responsable de service de ronde, coordinateur, chef de service, chef de secteur, responsable d’exploitation, directeur… « Un agent de sécurité peut évoluer dans la profession au gré des diplômes, de qualifications et de son expérience, rapporte Nicolas Trochon, ancien agent de sécurité devenu directeur d’une agence Prévention et Sécurité du groupe Challancin, à Nantes.
Après un CAP, l’apprenant peut opter pour un brevet professionnel (BP) Agent technique de prévention. « Il permet de former des agents capables d’identifier, de prévenir les risques propres à l’entreprise, indique Hachim Saadi. Ils sont en capacité d’intervenir en cas de sinistres. Le BP offre la possibilité d’aller plus loin dans la connaissance des procédures de protection, par exemple. Il donne les clés à de potentiels futurs chefs d’équipe. »
Des fonctions d’encadrement
Le management est également une piste pour ceux qui souhaitent poursuivre leurs études. « Après un CAP et un BP, les apprenants connaissent déjà le terrain, et c’est ce que nous recherchons car c’est un vrai plus pour manager » estime Nicolas Trochon qui accueille des élèves en BTS Management opérationnel de sécurité (MOS) au sein de son agence.
« Le BTS forme des encadrants qui pourront notamment prendre en charge la gestion administrative du personnel, préparer et mettre en œuvre le cahier des charges du client, une prestation de sécurité », s’enthousiasme Hachim Saadi qui a piloté l’ouverture du BTS MOS au sein de l’iA. La première promo a fait sa rentrée en septembre 2024.
Le BTS MOS ouvre à d’autres voies puisqu’il permet de passer les concours pour intégrer la police nationale ou municipale, la gendarmerie nationale, l’administration pénitentiaire ou encore les Services départementaux d’incendie et de secours.
100 % d’embauche
Malgré ses 183 116 salariés, la sécurité privée reste un secteur en tension depuis plusieurs années. Les entreprises font face à d’importantes difficultés de recrutement au point que « les apprenants sont assurés d’avoir un travail avant même d’avoir bouclé leur formation », assure le formateur de l’iA.
Il manque des dizaines de milliers d’agents de sécurité à travers le pays. Une pénurie qui s’explique en partie par les conditions de travail parfois contraignantes (station debout, horaire décalé), le manque d’attractivité des salaires et la méconnaissance d’un métier « qui demande rigueur et réactivité, un grand sens de la communication et de l’adaptation, de savoir se remettre en question sans rester sur ses acquis », observe Nicolas Trochon. Preuve (s’il en fallait une) que les qualités requises pour suivre cette voie ne se limitent pas à une paire de gros bras.
La profession se féminise… mais pas assez vite !
Si les métiers de la sécurité sont encore très largement occupés par des hommes, le nombre de femmes progresse doucement mais sûrement. En 2020, elles représentaient 15 % des effectifs.
« L’idée fait son chemin dans l’esprit des femmes mais aussi dans celui de nos clients, rapporte Laetitia Hamon, présidente de l’agence de sécurité Girso, à Châteaubriant (Loire-Atlantique). Il arrive encore que certains d’entre eux se montrent frileux au départ. L’expérience montre qu’ils finissent par changer d’avis. Les femmes ont toute leur place dans ce secteur. »
Même constat chez Challancin : « La profession ne se féminise pas assez vite, déplore Nicolas Trochon, directeur de l’agence Prévention et Sécurité Challancin à Nantes. Je recrute des femmes depuis de nombreuses années et pas seulement parce que la loi nous y oblige pour les missions de palpation, mais bien parce qu’elles sont aussi efficaces que leurs confrères ! »
Quelques chiffres…
La sécurité privée, c’est 183 116 salariés et 12 323 entreprises. Des chiffres en constante augmentation. La profession compte :
- 280 entreprises de 100 salariés et plus,
- 999 de 20 à 99 salariés.
Les sociétés d’un à 19 salariés sont 2485. Enfin, 8559 entreprises n’emploient aucun salarié. Elle représente 70 % des entreprises de la profession.
Source : Institut d’Informations et de Conjonctures Professionnelles, enquête sur la branche Prévention – Sécurité, Décembre 2020 (Données 2019).
A savoir
Surveillance, une compétence prisée.
Dans les entreprises de sécurité privée, l’activité surveillance domine (70 % des professionnels), suivie par la prévention incendie, la sûreté aéroportuaire et la télésurveillance
Des formations en sécurité
L’iA, L’intelligence Apprentie propose des formations en sécurité en alternance sur Nantes et ses alentours :
- CAP Agent de Sécurité
- BP Agent Technique de Prévention et de Sécurité
- BTS Management Opérationnel de la Sécurité
Et également des formations professionnalisantes : TFP, SST, MAC, SSIAP niveau 1,2,3
Pour plus d’info, contactez-nous au 02 72 56 84 00.
